Dessin animé traditionnel

Le dessin animé est certainement une des plus célèbres et une des plus anciennes techniques du cinéma d’animation. A tel point que l’on confond souvent film d’animation et dessin animé.
Comme son nom l’indique il s’agit de dessins que l’on anime. Pour se faire, il faut décomposer un mouvement et dessiner les différentes étapes sur plusieurs feuilles. Image par image, ces dessins sont ensuite enregistrés par une caméra.

En 1908, pour réaliser Fantasmagorie, considéré comme un des premiers films du cinéma d’animation, Emile Cohl a dû s’atteler à une entreprise titanesque : le film de 2 minutes représente trente-six mètres de pellicule sur environ 2000 images pour 1000 dessins (à cette époque deux prises étaient effectuées par dessin). Ce travail long de recopie a pu être allégé avec l’invention en 1914 du celluloïd, une feuille transparente d’acétate de cellulose permettant une séparation entre les personnages et les décors. Le dessinateur ou la dessinatrice peut uniquement dessiner la partie en mouvement de son personnage et non le personnage en entier. Le travail est plus rapide et plus efficace.

A partir de 1906, le banc titre se développe : les dessins sont posés à plat et la caméra est placée juste au-dessus. Ce système permet d’effectuer des travellings et des panoramiques pour donner du mouvement dans les plans. Le banc titre fut ensuite amélioré pour créer la table multiplan. Elle est composée de plaques de verre disposées horizontalement sur plusieurs niveaux. Cette superposition des dessins sur plusieurs étages permet de donner des effets de perspective et de profondeur à une technique d’animation en 2D.

Fortement consommé en France sous forme de courts métrages en avant programme dès les années 1910, il s’industrialise aux Etats-Unis. Des studios tels que J.R Bray Studios, Walt Disney ou celui des frères Fleischer, via la production de grandes séries à succès produites à la chaine mais également de longs métrages, font la popularité de cette technique. Le travail sur celluloïd reste la technique majoritaire pour réaliser des dessins animés jusque dans les années 1990 et l’arrivée de l’assistance par ordinateur.

Ressources

Long Métrage

Courts métrages

  • Fantasmagorie - Émile Cohl, 1908, France
  • Le Petit soldat - Paul Grimault, 1947, France
  • L'Enfant au grelot - Jacques-Rémy Girerd, 1998, France
  • La vieille dame et les pigeons - Sylvain Chomet, 1997, France

Ressources bibliographiques

  • THOMAS Bob, Walt Disney, l’art du dessin animé : l’histoire du studio Walt Disney et de sa participation au développement d’un art nouveau, Paris, Hachette, 1960.
  • BARRES Patrick, VERNY Serge, Les expériences du dessin dans le cinéma d’animation, Paris, L’Harmattan, 2016.
  • COURTET-COHL Pierre & GÉNIN Bernard, Emile Cohl, L’inventeur du dessin animé, Paris, 2008, Omniscience
  • BENDAZZI Giannalberto, Cartoons : Le cinéma d’animation, 1892-1992, Liana Levi, 1991
  • DENIS Sébastien, Le Cinéma d’Animation, Paris, Armand Colin, 2011
  • LALOUX René, Ces dessins qui bougent – Cent ans de cinéma d’animation, Dreamland Editeur, 1996