Intervention sur pellicule

Prenant racine dans les années 1920, l’animation sans camera naît des expérimentations d’Hans Richter, Walter Ruttman, Oskar Fishinger. Généralement non figuratives et colorées, ces animations vont créer un pont entre cinéma d’animation et cinéma expérimental.
Dans la technique de dessin ou de peinture sur pellicule, l’image est tracée directement sur le support. Ce procédé ne nécessite aucune prise de vue mécanique ni, de fait, aucune caméra. On travaille généralement avec de la pellicule 35 mm ou 16 mm. Il y a plusieurs façons de procéder : on peut dessiner de manière fragmentée sur chaque photogramme. On est alors très proche du dessin animé et de la décomposition du mouvement image par image. On peut aussi intervenir sur la pellicule dans toute sa longueur, ce qui donne des formes plus abstraites et expérimentales lorsque celle-ci est projetée.

La gravure sur pellicule est une autre technique d’animation sans caméra. La pellicule, non exposée mais développée donc noire, ou recouverte de couleur ou noire, est ensuite grattée par un objet pointu pour laisser passer la lumière et former ainsi les dessins.
Sur les pellicules, la piste sonore est imprimée sur l’un des côtés. En dessinant dans cette zone ou en gravant sur des pistes existantes, on peut intervenir, détourner ou créer l’univers sonore du film.
Norman McLaren a énormément expérimenté et développé ces techniques. Il intervient directement sur la pellicule et sur la bande son pour créer un cinéma expérimental basé sur la perception rétinienne.